Ambassadeurs SESQUI : Ray Dumas

HORIZON – DIRECTEUR DE LA PHOTOGRAPHIE

Ce projet SESQUI était très intéressant, alors je n’ai pas hésité à y participer. Je savais qu’il serait bon pour moi du point de vue créatif, mais surtout j’ai pensé qu’il serait bon pour le pays. C’est surtout le fait qu’on rendait hommage à la projection à 360 degrés originale d’Expo 67 qui a suscité mon intérêt. Notre pays est si vaste. Bon nombre de personnes n’ont pas la chance de découvrir tout notre pays, sa beauté et tout ce qu’il a à offrir. C’est pourquoi ce projet SESQUI est si important. Je crois qu’il est essentiel pour les personnes nées au Canada et les nouveaux Canadiens et les nouvelles Canadiennes de vraiment apprécier l’étendue et l’immensité de l’endroit où nous vivons. C’est un endroit remarquable qui abrite une population dynamique. Le nombre d’habitants ne cesse d’augmenter, mais on le perçoit à peine en raison de l’immense espace. Il est donc vraiment important de célébrer ce pays et de réaliser à quel point nous sommes chanceux d’y vivre.

En ce qui me concerne, je voulais filmer des endroits que je n’avais jamais visités auparavant afin de pouvoir, d’une part, découvrir ces nouveaux endroits et, d’autre part, les laisser m’inspirer et stimuler ma créativité. Je ne m’étais jamais rendu aux Territoires du Nord-Ouest ou au Yukon, alors j’étais extrêmement heureux d’y filmer des séquences. Quelle expérience fantastique! Je suis citadin et je l’ai toujours été. C’est extraordinaire de visiter un endroit sauvage où les gens continuent de communier avec la nature et de vivre de la terre. C’est ce qui m’a le plus touché; avoir une idée de ce à quoi ressemble la vie dans une région si éloignée du Canada.

Je crois que c’est ce qui distingue la projection à 360 degrés du cinéma ou des médias classiques. Dans la version classique, on dicte aux gens ce qu’ils doivent regarder ou ressentir, ou de quelle manière ils doivent réagir. Tandis qu’en 360, c’est tout comme si on se mêlait réellement à une foule. On peut regarder ce que l’on veut à notre guise. C’est une expérience plus personnelle et ce que vous en tirez dépend de la façon dont vous regardez (le film) et de la manière dont vous percevez les choses. C’est vraiment passionnant. Par contre, raconter une histoire est plus complexe. Les gens ne maîtrisent pas encore l’art de raconter une histoire dans ce nouveau format, et c’est ce qui m’a attiré dans ce projet.


Ce qui distingue le plus la façon dont nous avons tourné le film des projets antérieurs comme ceux d’Expo 67, c’est cette capacité de regarder tout autour de vous. Ce n’est pas la première fois que cela se fait sur le plan cinématographique, mais c’est la première fois que le film sera projeté sur un dôme complet, de sorte qu’il sera possible de regarder tout autour de vous à 360 degrés, et aussi vers le haut, dans le ciel. Par exemple, on aurait pu s’en servir pour filmer les totems de Haïda Gwaii afin de pouvoir admirer leur beauté et leur immensité. Ou même les forêts anciennes de la Colombie-Britannique, par exemple. Nous avons donc tourné le film comme si nous avions utilisé une technologie qui est encore en cours d’élaboration. Nous avons dû nous servir de caméras vendues en magasin, fabriquer nos propres appareils pour jumeler les caméras, assembler les images ensemble et les projeter sur un écran pour donner l’impression d’être debout au milieu d’un lac, d’un océan ou de tout autre endroit que nous avons filmé.

Chance est le premier mot qui me vient à l’esprit quand je pense au Canada. J’ai la chance inouïe d’être ici, dans ce pays en ces heures historiques. Difficile de trouver mieux. J’éprouve de la fierté, mais surtout beaucoup de chance. Avoir la possibilité de filmer quelque chose comme ça (SESQUI), de prendre le temps de le vivre et d’y réfléchir, on prend conscience de toute la richesse de la nature qui nous entoure dans ce pays et de l’incroyable personnalité de ses habitants.

Ce que je souhaite le plus pour le Canada serait non seulement de célébrer tout ce que nous avons le privilège d’avoir, mais aussi de le protéger. J’espère que nous sommes assez intelligents pour le protéger et ne pas le gaspiller ou l’exploiter pour les mauvaises raisons. C’est mon souhait le plus cher.